Le surréalisme en photographie est un mouvement artistique qui vise à exprimer l'inconscient, le rêve et l'imaginaire à travers des images qui défient la logique et la réalité. Les photographes surréalistes utilisent des techniques variées pour créer des effets de distorsion, de superposition, de collage, de montage ou de solarisation. Ils cherchent à provoquer l'étonnement, le mystère et la poésie chez le spectateur.
Le surréalisme en photographie est né dans les années 1920, en lien avec le mouvement littéraire et pictural du même nom. Parmi les précurseurs du genre, on peut citer Man Ray, qui réalise des rayogrammes (des images obtenues sans appareil photo, en exposant des objets directement sur du papier photosensible) et des photogrammes (des images obtenues avec un appareil photo, mais sans objectif). Il invente aussi la technique de la solarisation, qui consiste à inverser partiellement les valeurs de lumière et d'ombre d'une image.
D'autres photographes surréalistes célèbres sont André Kertész, qui joue avec les perspectives et les reflets pour créer des compositions déroutantes ; Hans Bellmer, qui fabrique des poupées articulées qu'il met en scène dans des poses érotiques et morbides ; ou encore Claude Cahun, qui explore les thèmes de l'identité sexuelle et de la métamorphose à travers des autoportraits déguisés.
Le surréalisme en photographie connaît un regain d'intérêt dans les années 1960 et 1970, avec des artistes comme Jerry Uelsmann, qui réalise des montages complexes à partir de plusieurs négatifs ; ou David Hockney, qui assemble des centaines de polaroids pour former des images fragmentées.
Aujourd'hui, le surréalisme en photographie continue d'inspirer de nombreux créateurs, qui utilisent les technologies numériques pour manipuler les images et créer des univers oniriques. On peut citer par exemple Erik Johansson, qui combine des éléments disparates pour créer des illusions d'optique ; ou Brooke Shaden, qui se met en scène dans des décors fantastiques.